
Je suis un cas désespéré !
Bonjour à tous!
Aujourd’hui je voulais vous parler d’un sujet auquel j’ai été confrontée plusieurs fois depuis que j’exerce. Et je trouvais que c’était intéressant d’aborder ce sujet pour en faire un article.
Il y a plusieurs personnes qui sont venues me voir en consultation en me disant : « Voilà j’ai essayé toutes sortes de thérapies différentes, de la psychothérapie, de l’hypnose, de la kinésiologie…Rien ne marche. En fait, je suis un cas désespéré ! Je ne suis pas sûre que vous puissiez faire quelque chose pour moi. Vous êtes ma dernière carte. »
Ah d’accord !
Un conflit interne
En fait, quand une personne arrive dans mon bureau et qu’elle me dit ça, c’est comme si d’emblée elle se tirait une balle dans le pied. Elle auto-sabote sa démarche.
C’est-à-dire qu’inconsciemment, elle ne se donne pas la chance de s’en sortir. En fait, elle part du principe que personne ne peut l’aider. Elle fait la moitié du chemin en venant en consultation pour se donner bonne conscience, pour pouvoir dire : « vous voyez, j’essaie de changer les choses ».
Et pour l’autre moitié du chemin, elle se met des bâtons dans les roues pour augmenter les chances d’échec. Il y a une partie d’elle qui veut s’en sortir. L’autre partie d’elle est malheureuse, car identifiée à cette étiquette de « victime », de « je suis un cas désespéré ».
Donc en gros, elle est mal dans sa vie mais on ne peut rien faire pour elle. Elle est une victime de la vie, comme si elle avait été dépossédée de son pouvoir créateur.
Alors la question qui vient immédiatement, c’est : « Mais que fait-elle dans mon bureau ? Pourquoi cette recherche d’échec ? »
Il est clair pourtant que cette personne se sent mal, sinon elle ne viendrait pas…
Mais en fait, elle vient pour que je puisse la conforter -comme les autres thérapeutes- dans la croyance limitante qu’elle a à son propre sujet, qui touche l’identité, et qui est la suivante : « je suis un cas désespéré ».
En effet, ça peut paraître un peu tordu comme ça, mais pourquoi vient-elle me voir, alors qu’elle est persuadé d’être un cas désespéré ?
On vit ce que l’on croit
Pour commencer, il y a une chose, c’est que quand on est intimement convaincu -profondément certain- que nous sommes un cas désespéré, et que rien ne marchera sur nous, on aura beau essayer de faire ce qu’on veut, ça ne fonctionnera pas. On l’a tellement intégré profondément dans notre inconscient, que du coup, on va y croire…et comme on y croit, on le vit. Plus on le vit et plus on y croit fort…
Donc forcément, si on part avec un état d’esprit d’échec en allant voir quelqu’un, en étant persuadé que ça ne marchera pas, je peux vous garantir qu’effectivement ça ne marchera pas.
Ensuite, deuxième chose : et là on rentre encore plus profondément dans le sujet…
Cette personne est persuadée que je ne peux rien faire pour elle, mais elle vient quand-même…
Vous voulez savoir pourquoi ?
Aussi fou que cela puisse paraitre, elle vient pour que je lui confirme qu’elle est «irrécupérable»…
Elle vient pour que je renforce sa croyance limitante.
Les bénéfices secondaires de la croyance limitante
Quels sont les bénéfices secondaires (les avantages) pour cette personne, lorsqu’elle croit être un cas désespéré ? Ca lui permet quoi, tout ça ?
De justifier une vie insatisfaisante…
Parce que forcément, si elle va voir un thérapeute de plus et que rien ne fonctionne sur elle, encore une fois, ça lui renforce l’idée qu’on ne peut rien faire pour elle et donc qu’elle est une victime.
Et ça justifie le fait qu’elle ait une vie malheureuse, qu’elle se plaigne constamment, qu’elle ne réussisse rien dans sa vie. Ça justifie le fait qu’elle soit en difficulté et frustrée dans la majorité des domaines de son existence.
Ça peut paraître insensé comme ça, mais c’est la psyché de l’être humain qui fonctionne ainsi:
c’est plus facile de créer une situation où l’on se fait passer pour une victime, et de rester ainsi dans notre zone de confort.
C’est pratique car on peut rester là, à râler de notre sort et à avoir l’attention des autres.
Du coup, ça lui permet de se justifier par rapport au fait d’avoir un couple bancal, ou de ne pas être en couple. D’avoir des enfants difficiles, de ne pas avoir d’enfants, parce que :
« Comme de toute façon, on ne peut rien faire pour moi, comment voulez-vous que je sois en couple? Personne ne veut de moi, vous comprenez…»
Le changement de croyance
Maintenant, imaginons que cette personne prenne rendez-vous. A un moment, le thérapeute lui explique ce que je viens de vous partager. Et, arrivée à la limite supportable de sa souffrance, elle fait le choix de s’engager véritablement dans l’expérience de la thérapie, et ça fonctionne.
On lui enlève sa croyance limitante, et on lui reprogramme une nouvelle croyance dynamisante pour elle. On passe de «je suis un cas désespéré» à «je suis maître de ma vie.»
Imaginons que suite à ce travail sur elle, elle retrouve tout son pouvoir personnel, et qu’elle arrive à prendre des décisions et à changer les domaines de sa vie qui sont problématiques.
Du coup que devient cette personne privée de son étiquette de victime ?
L’étiquette : « je suis un cas désespéré » tombe complètement à l’eau. Elle devient une personne en pleine possession de ses moyens, avec la capacité de réaliser ses souhaits.
Vous comprenez mieux pourquoi cette personne a peur de lâcher son étiquette ? C’est parce qu’elle a fondé toute son identité, son expérience, -et donc sa réalité- sur un statut de victime.
Croyance limitante et illusion
Un jour, elle comprend que cette identité de victime qu’elle a crée n’est fondé que sur des croyances, issues de pensées, et que ces pensées sont des formes immatérielles qui apparaissent et disparaissent dans son mental. Et qu’elle a choisi de croire à certaines pensées plutôt qu’à d’autres.
Elle comprend alors que son identité de victime, « qui elle croit être », est basée sur de l’illusion.
A ce moment-là, il y a tout un pan de son existence qui s’effondre. Et c’est ça qui fait peur. L’effondrement de son histoire de victime. De se dire qu’elle a fondé sa vie sur du vent !
Qui est-elle, si tout cela se dissout?
Et d’un coup, ça remet en question tout son mode de fonctionnement, et toute sa vie entière, dans tous les domaines. D’un coup, on lui remet la responsabilité de sa vie entre les mains ! Vous vous imaginez le choc ?
Ce qui fait peur aussi, c’est de lâcher une réalité souffrante et connue. Souvent, la souffrance est devenue confortable lorsque l’on a connu que ça.
La peur de l’inconnu
C’est aussi de se rendre compte qu’elle a perdu beaucoup de temps à se faire croire qu’elle était petite, misérable, impuissante. Et si maintenant on lui disait qu’elle a récupéré son pouvoir personnel, elle ne saurait certainement pas quoi en faire, ni par où commencer, ni qui elle aurait envie de devenir.
Finalement, quel est le risque, si demain elle se rend compte qu’elle peut changer sa vie et s’autoriser à être heureuse ? La peur inconsciente, c’est peut-être de perdre ce qu’elle a maintenant sans savoir ce qu’elle va trouver ensuite.
Ça fait peur de lâcher ce que l’on a pour s’élancer dans le vide, dans l’inconnu. Nous pouvons aussi apprendre à gérer la peur!
D’aller vers une autre réalité qui n’existe pas encore, et que nous décidons de créer parce qu’elle nous met en joie. C’est tellement inhabituel et déroutant !
En fait, c’est la peur de notre propre pouvoir créateur qui gouverne ici!
C’est l’appréhension du jugement des autres, aussi. A y regarder de plus près, est-on perdant à dépasser notre souffrance et l’opinion d’autrui? Rappelons-nous que les suppositions qu’on se fait dans notre tête de ce que les gens pourront penser de nous, ou du pire scénario catastrophe sont fondés sur des pensées. Et donc sur du vent… Est-ce que ça vaut le coup de souffrir toute une vie pour du vent?
Suivre sa joie
Vous voulez que je vous dise quelque chose ? C’est lorsque vous vous autorisez à vous écouter, à faire de nouveaux choix, à prendre des décisions qui sont alignées avec ce qui vous rend heureux, que vous vous rendez compte à quel point vous avez bien fait de changer de trajectoire !
Parce que les gens qui vous aiment réellement -de votre famille ou pas- seront heureux de vous voir épanoui dans votre vie. Et c’est tout ce qui leur importera.
Ceux qui vous critiquent, c’est parce qu’ils seront touchés au plus profond d’eux-mêmes par le miroir que vous leur renvoyez : de leur propre trouille, de leur incapacité à changer les choses pour être heureux.
Mais ça, ça n’est pas vos affaires. Peut-être que ça va aussi en inspirer certains, et qu’ils trouveront les ressources nécessaires pour en faire autant. Parce que, si vous y est arrivé, pourquoi pas eux?
Les personnes qui pensent qu’elles sont des cas désespérés ont certainement eu un parcours difficile, avec de grosses blessures, peut-être des événements difficiles qui ont jalonné leur vie…
Mais en fait tout se résout. Tout se guérit. Et croyez-moi, je suis bien placée pour le savoir ! Ahah !
Il faut déjà se rendre compte qu’on joue un rôle de victime, puis se faire accompagner et poser des actions significatives. Ensuite, pour mettre toutes les chances de votre côté, ayez confiance dans le processus, faites preuve d’un peu de patience et d’amour envers vous-même.
Un peu comme on observerait une grain
e qu’on a planté. On la met dans les conditions idéales. Votre graine, vous allez l’arroser régulièrement, la mettre au soleil, et lui mettre un tuteur, parce que c’est plus long et compliqué de prendre la bonne trajectoire tout seul.
Prendre la responsabilité de son bonheur
Au moment où vous lisez cet article, si votre vie ne vous plait pas, vous avez le choix, le droit, la capacité de la changer. Pour que votre incarnation compte, honorez ce laps de temps indéterminé pendant lequel vous allez expérimenter votre vie d’être humain . Faites-vous accompagner et honorez pleinement la vie.
Faites en sorte de vivre au plus proche de ce qui vous rend heureux -pour vous déjà-, et ensuite par rayonnement ça touchera les autres personnes autour de vous.
Mais ne gaspillez pas votre existence à subir votre souffrance.
On n’est pas nés pour attendre gentiment que ça passe. Sinon, quel intérêt ?
Responsabilisez-vous par rapport à votre bonheur, parce que ce n’est pas tout le temps la faute des autres si on a une vie insatisfaisante. Très souvent, c’est nous-mêmes qui provoquons ou encourageons les situations dans lesquelles nous nous trouvons.
Donc prenez un temps pour essayer de démêler le vrai du faux.
Est-ce que la situation que je vis en ce moment est à 100% de la responsabilité de l’autre, ou est-ce que j’ai aussi ma part dans la création de cette situation ?
Prenez du recul, un papier et un stylo, et réfléchissez à tout ce que vous pouvez changer dans chacun des domaines de votre vie.
Donnez-vous cette chance, ça vaut vraiment le coup!
Voilà pour aujourd’hui !
Si vous pouviez vous délester d’une croyance limitante, laquelle ce serait ?
Avez-vous déjà réussi à vous débarrasser d’un comportement problématique, et qu’est ce que ça a changé dans votre expérience ?
Merci de nous le partager dans les commentaires !
Au plaisir de vous retrouver la semaine prochaine !
Prenez soin de vous !

