
Les mythes concernant les relations saines
Bonjour à toutes et à tous !
Je suis heureuse de vous retrouver aujourd’hui pour parler des mythes concernant la relation de couple. Lorsqu’on est célibataire, la plupart d’entre nous recherche désespérément à faire LA rencontre qui nous permettra de découvrir notre âme sœur. Nous nous retrouvons à idéaliser la prochaine personne avec qui nous formerons un duo.
C’est ainsi que nous déversons par anticipation sur ce concept de « couple » toutes nos attentes et tous nos espoirs. Nous idéalisons à l’avance cette relation qui comblera nos besoins les plus profonds, les plus lointains, et nos désirs les plus fous !
Voyons ensemble aujourd’hui quelles sont ses limites autour du couple, et ce qu’est exactement une relation saine…
La grande majorité des conseils concernant les relations se concentre sur les outils que les couples peuvent utiliser pour améliorer leur connexion entre eux. Mais le problème, c’est que cela se fait sans la compréhension que ce sont les traumatismes non résolus qui sont la cause de la déconnexion de chaque individu vis-à-vis de lui-même.
Et que la priorité absolue, avant de sauver son couple, c’est de d’abord faire la démarche de se reconnecter complètement à soi.
En effet, plus nous sommes profondément déconnectés de nous-mêmes, plus nous désespérons de trouver cette connexion auprès d’un partenaire. Nous créons des attentes irréalistes envers l’autre pour rencontrer les besoins de notre enfance qui n’ont pas été nourris.
Le message sociétal nous dit (et nous fait croire) que les relations « nous complètent ».
Ce message est le rappel de ce que la plupart d’entre nous ressent : incomplétude, indignité à être aimé, ou non mérite au bonheur, jusqu’à ce que nous rencontrions une nouvelle personne.
Ensuite, quand nous trouvons cette personne, nous nous accrochons à l’illusion que nous serons finalement vus, entendus et aimés de manière inconditionnelle (surtout quand la relation est récente.)
Quand cette illusion (qui n’a jamais pu être rencontrée pendant la relation) disparaît, alors le ressentiment apparaît.
Et il y a alors cette pression de devoir « travailler sur la relation ». Ce qui veut typiquement dire encore plus de pression pour aller à la rencontre des besoins de chacun. Mais aussi, sacrifier une part de soi dans le but de sauver la relation, et de ne pas se retrouver en échec.
Finalement « travailler sur la relation », cela revient finalement à travailler prioritairement la relation que vous avez avec vous-même.
Il y a chez les gens un profond désir de connexion authentique avec l’autre. Mais sans la connexion entre soi et soi, ce désir de connexion se ressentira toujours comme un combat.
Moins les gens sont connectés à eux-mêmes, plus de frustrations ils expérimenteront dans leur couple.
En fait, on se rend compte que lorsqu’un individu est dans l’incapacité de rencontrer ses propres besoins et de les communiquer clairement, alors il ne peut pas le faire non plus envers quelqu’un d’autre. La rencontre authentique et profonde ne peut tout simplement pas avoir lieu.
Cela implique le fait de comprendre les traumatismes de notre enfance et de savoir les appréhender lorsqu’ils se manifestent au quotidien, à l’instant présent. Cela veut dire apprendre à comment rencontrer nos propres besoins. Mais aussi à comprendre notre système nerveux. Apprendre à se brancher sur ce qui se passe à l’intérieur de notre propre corps. Cela veut dire aussi apprendre à réguler nos propres émotions. Mais également, savoir comment y faire face. Et apprendre comment les apaiser d’une manière saine et écologique, aussi bien pour nous que pour les autres.
Sans développer ces aptitudes, nous manquons de conscience de soi. Et nous perdons la capacité à nous connecter avec une personne. Notre système nerveux déréglé nous amènera uniquement à davantage de conflit, ainsi qu’à l’incapacité de naviguer à travers ce conflit.
La clé des relations saines, c’est essentiellement la guérison de la relation avec nous-mêmes
Je connais depuis quelques années une thérapeute de couple. Et la plus grande leçon qu’elle ait appris, c’est que « travailler sur la relation de couple » sans guérir la relation que nous avons avec nous-mêmes, mènera tout simplement à davantage de ressentiments et de pression.
En effet , les traumas non résolus sont la cause de la perte de la connexion avec nous-mêmes. Quand nous avons dû renier des parts de nous qu’une figure parentale n’approuvait pas, nous avons appris à nous trahir nous-mêmes pour être aimés.
En tant qu’être humain, nous recherchons et avons désespérément besoin d’être en relation.
C’est grâce aux relations, justement, que nous pouvons guérir nos traumatismes originels.
En effet, le couple, le partenariat, une relation, sont le lieu idéal pour mieux se comprendre soi-même et évoluer. C’est lorsque l’autre personne nous tend un miroir et que nous trouvons le courage de faire face à nos ombres que nous grandissons. Lorsque nous retournons dans notre corps, et que nous ressentons toutes les sensations physiques qui sont rattachées à notre monde émotionnel (chagrin, colère, lourdeur, tension…). C’est grâce à l’autre, en partie, que nous découvrons plus en profondeur qui nous sommes, ce qui nous manque, ce dont on a souffert et ce dont on a peur.
Dans la majorité des cas, nous reporterons constamment la faute sur notre partenaire. Pourquoi? Parce que nous ne trouvons pas la volonté de faire ce travail sur nous-mêmes. Nous le jugerons (comme nous nous jugeons nous-mêmes.) Nous placerons envers lui des attentes irréalistes (comme nous le faisons pour nous-mêmes.)
Mais, plus important encore, nous serons incapables de pardonner notre partenaire pour son manque d’humanité (tout comme nous sommes incapables de nous pardonner nous-mêmes).
Travailler sur notre relation veut dire travailler sur la relation que nous avons avec nous-mêmes. Il s’agit de lâcher-prise sur le blâme, la culpabilité et la honte.
Mais cela veut également dire lâcher le conditionnement concernant le couple, qui nous fait croire que l’autre est une autre moitié, et qu’il vient nous compléter. Qu’il sait ce que l’on ressent, qu’il sait ce dont nous avons besoin, et qu’il est de son devoir de nous l’apporter. Et enfin, nous devons lâcher l’idée qu’il doit renier des parts de lui-même dans le but de nous faire sentir plus confortable dans notre vie.
Voilà pour cette semaine !
Il est important de prendre notre propre bonheur en charge. En effet, lorsque nous nourrissons nous-mêmes nos propres besoins autant que possible, nous gagnons en autonomie. Nous délestons l’autre d’un poids qui ne lui appartient pas. Nous ne sommes pas là pour rendre l’autre heureux. Tout comme l’autre n’est pas là pour nous rendre heureux. Une relation saine, c’est l’association de deux personnes qui prennent chacune la responsabilité de leur propre bonheur. (J’ai écrit un article à ce sujet: « votre relation est-elle basée sur l’amour? ») Et elles partagent ce bonheur ensemble. Elles peuvent se soutenir dans les moments difficiles, mais l’une existe indépendamment de l’autre. Il n’y a ni sauveur, ni bourreau, ni victime.
Si vous pensez que cet article peut aider quelqu’un de votre entourage à y voir plus clair, merci de le lui partager. Et vous, quels sont les illusions ou attentes que vous avez réussi à dépasser concernant le couple? Où en êtes-vous dans votre relation avec vous-même? Etes-vous à l’aise avec le fait de contacter votre monde émotionnel? Je serai heureuse de pouvoir vous lire dans les commentaires.
A la semaine prochaine!

