
S’écouter et se respecter
Bonjour !
J’espère que vous allez bien ! J’avais envie de changer un peu la façon d’écrire mes articles, en prenant comme support une personne de la vraie vie. Aujourd’hui, je vais vous présenter Marina, et nous allons découvrir ensemble son profil, et sa problématique. Vous ne connaissez pas Marina ? Quel dommage !
Le profil de Marina
Marina est une femme absolument géniale. C’est une amie depuis maintenant quelques bonnes années. Marina est une femme dynamique, toujours positive, battante. Une bonne vivante. Toujours un pied par terre et l’autre en l’air pour partir vers de nouvelles aventures. C’est le genre de personne que l’on a envie d’avoir dans son entourage. Elle a de l’humour, et elle ridiculise n’importe quelle difficulté en un battement de cils.
Elle ne supporte pas les gens qui se plaignent et qui sont négatifs.
Vous avez un problème ? Elle a une solution à tout. Marina, c’est « Huggy les bons tuyaux » dans l’Agence tout risque.
Elle a toujours un bon conseil à donner, même à quelqu’un qu’elle vient de croiser dans la rue. Elle est toujours à fond, avec plein de projets en tête. Quand on discute avec elle au téléphone, elle est toujours excitée et de bonne humeur. Elle n’arrête pas. On dirait qu’elle a trois vies en même temps.
Elle ne compte ni son temps, ni son énergie. En fait, elle se donne vraiment pour que les personnes qui comptent pour elle soient heureuses et épanouies. Elle s’investit complètement dans son rôle de mère, de compagne, d’amie et avec ses collègues de boulot.
L’envers du décor
Seulement voilà… Malgré les apparences, Marina n’est pas une superwoman. Non.
Elle n’est pas non plus un robot. Sous son apparente énergie débordante, Marina prend beaucoup sur elle et serre les dents. Elle gère tout son petit monde d’une main de maitre. Rien ne lui échappe. Pas le moindre détail. Elle a une charge mentale énorme. Sa journée ressemble à une ToDo-list, du matin où elle ouvre l’oeil, jusqu’au soir où elle s’effondre dans son lit, souvent bien trop tard…
Marina fonctionne en référence externe. A l’extrême. Ca veut dire qu’elle met le focus sur ce qui se passe en dehors d’elle. Au travail comme à la maison, elle priorise les besoins et les attentes de son entourage.
Elle anticipe les demandes, pense aux plaisirs des uns et des autres, organise, et prévoit toujours un plan B… ou C. Rien n’est laissé au hasard. Et une fois que tout est calé, s’il lui reste du temps, alors elle peut se payer le luxe de penser à elle. Voilà qui est bien mérité ! Mais ça lui arrive trop rarement car elle est trop fatiguée sa journée terminée… Comme son quotidien est bien (trop) rempli, par chance, elle dort comme un bébé. Et ça lui permet de bien recharger ses batteries pour recommencer la même journée le lendemain matin !
Le contexte de la rencontre
Lorsque j’ai rencontré Marina, elle était au bord du burn-out. On était allé boire un verre, un soir, dans une brasserie. Elle avait les yeux explosés, des cernes de trois mètres de long et se sentait au bout du rouleau. Mère d’un bébé de 6 mois, elle venait de trouver un travail dans lequel elle devait « faire ses preuves ». Elle faisait des heures sup pour rattraper le retard que ses collègues précédents avaient accumulé. Son compagnon de l’époque ne faisait strictement rien à la maison et ne s’occupait pas de sa fille. Il passait les journées sur l’ordinateur, à jouer à des jeux vidéos.
Et malgré ça, elle trouvait encore l’énergie pour continuer à donner. Seule. C’est comme si c’était plus fort qu’elle, et qu’elle n’avait pas le droit de s’arrêter.
Pressée comme un citron jusqu’à la dernière goutte, un jour, épuisée, elle a tout envoyé valser… Sauf sa fille.
Elle a rencontré d’autres hommes par la suite, qui l’ont tous obligée, d’une manière ou d’une autre, à se dépasser, à donner toujours plus, à s’épuiser. Pareil pour les postes qu’elle a obtenus, où elle remplaçait des personnes en burn-out, et devait « batailler » , courber l’échine, se noyer sous la masse de travail à accomplir, et faire bonne figure pour qu’on la garde.
Quel est le problème de Marina ?
Au plus profond d’elle-même, Marina se sous-estime. Elle se sent nulle. Pour se prouver le contraire, elle va se retrouver dans des situation où elle va devoir « gagner une médaille ». Ce qui va la rassurer temporairement sur sa valeur. Elle croit aussi qu’elle doit être forte et parfaite pour être sécurisée dans sa vie. D’une certaine façon, elle croit qu’elle ne mérite que la maltraitance. Elle pense, comme elle le dit, qu’elle doit « être un bonhomme », « une warrior », et qu’elle doit « en chier pour se faire une place ». Elle doit être forte et se rendre indispensable pour être reconnue. Jouer des coudes et se battre. Mais ce ne sont que des croyances limitantes.
Son parcours de vie l’a confronté très tôt à quelques expériences qui lui ont ancré ces schémas de fonctionnement. Parce qu’elle a vécu ces évènements, son système a cru que c’était la norme. Et au fil du temps, parce que la contrainte est devenu sa réalité, la difficulté et le combat sont devenus sa zone de confort.
Parce qu’elle y croit, elle le vit. Et ça finit par l’épuiser.
Si elle déprogrammait ses vieilles croyances limitantes pour programmer de nouvelles sur sa valeur, sur la vie et le bonheur auquel elle a droit, son existence serait sans aucun doute bien plus agréable.
Les conséquences de ses croyances
Et puis, puis bien sûr, il y a l’aspect émotionnel à prendre en compte aussi. Marina, en tant que warrior, ne s’autorise pas à prendre du temps pour se reposer. Elle s’interdit de flancher, de pleurer, ou de dire qu’elle est au bout du rouleau. Elle ne peut pas dire « non » quand on lui demande un service, parce que c’est une superwoman et qu’elle peut tout encaisser. Même pas peur !
Elle refuse d’écouter les signaux que lui envoient son corps, parce qu’un bonhomme, ça ne se plaint pas. Au final, Marina se crée inconsciemment une vie de souffrance dans sa réalité extérieure par rapport à ses croyances. Mais elle s’inflige également cette souffrance à l’intérieur d’elle-même, en refusant de se prendre en considération. Elle ne s’écoute pas, ne se respecte pas. Elle se maltraite elle-même, et l’extérieur la maltraite aussi. Vous voyez à quel point les deux univers sont liés ? Alors qu’à la base, le rêve de Marina, c’est juste de vivre tranquille et de profiter… Elle en est loin, n’est-ce pas ?
Un besoin d’aide ?
En tant que thérapeute et amie, je lui ai proposé de lui offrir gracieusement des séances d’EMDR et de PNL pour déprogrammer ses vieux fonctionnements et régler sa problématique. Elle a fini par accepter, à un moment où s’en était trop pour elle. Elle a commencé le processus, puis s’est arrêtée rapidement. Pourquoi?
Je comprends que ça puisse faire peur de lâcher nos fonctionnements. On peut se dire : « Si j’arrête de fonctionner comme je le faisais avant, est-ce que ma vie va s’écrouler ? Est-ce que je vais perdre mes repères ? Comment vais-je évoluer ? Et si les personnes qui m’entourent m’aiment pour ce que je suis capable de leur apporter, m’aimeront-elles toujours quand je donnerai moins, ou quand j’aurai changé ?
La vérité, c’est que l’amour n’attend rien et ne veut rien. Les gens qui vous aiment sincèrement sont là pour qui vous êtes. Pas pour les bénéfices qu’ils pourraient tirer du fait de vous côtoyer. Sinon, c’est de l’intérêt (ou de la dépendance!).
Le déclic de Marina
Dernièrement, alors que je traversais une période hyper challengeante dans ma vie et que je n’avais plus le temps de rien, Marina m’a proposé son aide pour faire des démarches administratives. Je dois dire que ça n’est pas mon fort, alors qu’elle en connait un rayon !
Un soir, elle me laisse ce message vocal, avec un ton assez sec et énervé:
« Je t’appelle pour te dire qu’en fait je vais pas pouvoir t’aider. J’ai pas le temps, j’ai pas d’énergie, j’ai pas l’envie. Je ne suis plus disponible pour tout ce dont les autres ont besoin. En fait, je ne suis plus secrétaire, je ne suis plus assistante. Je suis désolée, mais je n’ai déjà pas de temps pour moi. Je m’excuse mais je ne promettrai plus rien, je ne dirai plus rien à personne, parce qu’effectivement, je ne peux pas assumer tout ce que je propose. Voilà ! Bonne journée. »
A ce moment-là, j’ai souri. J’ai compris qu’elle avait enfin atteint le point où elle ne reviendrait plus en arrière. Et j’ai été heureuse pour elle. Les démarches peuvent bien attendre encore un peu. Je suis contente qu’elle se soit affirmée comme ça avec moi. Elle l’a fait parce que je suis son amie, qu’elle sait que je l’aime. Que je peux entendre ça et la comprendre, sans le prendre personnellement. Ce qui est génial aussi, c’est qu’elle se rende compte que c’est elle qui s’est mise dans cette situation. C’est parce qu’elle me l’a proposé que j’ai dit oui. Donc c’est elle qui est responsable de la réalité qu’elle se crée!
C’est un pas de géant pour Marina. Je lui souhaite du fond du cœur qu’elle continue sur cette lancée.
Qu’elle s’écoute, qu’elle prenne soin d’elle en posant des limites. Qu’elle se retrouve enfin. Je suis fière d’elle, en fait , et je l’aime encore plus ! Ahah !
Voilà pour cet article.
Marina c’est elle, c’est peut-être vous, votre cousine ou votre voisine de pallier. Vous vous êtes reconnue dans ce profil ? Qu’aimeriez-vous changer dans votre fonctionnement? Quelles croyances limitantes pensez-vous avoir?
Ou bien peut-être que ça vous a fait penser à une personne qui vous est chère? Si vous pensez que cet article pourrait aider quelqu’un à y voir plus clair dans son fonctionnement, merci de lui partager.
N’hésitez à aucun moment à vous faire aider par un thérapeute compétent. Vous méritez d’être heureux et d’avoir une vie épanouissante.
Soyez bons, soyez doux, prenez soin de vous !
A la semaine prochaine…
Célia

